Tout repose sur la croissance de l’emploi

Levez la main si vous pensez que le marché canadien de l’habitation peut continuer à s’accroître en l’absence d’une augmentation de l’emploi. Dernièrement, j’ai (officieusement) sondé un groupe de courtiers et agents immobiliers sur la question. Personne n’a levé la main.

Présumons que l’apathie n’est pas entrée en cause, mais plutôt qu’ils n’ont pas levé la main parce qu’ils croyaient qu’il est nécessaire d’améliorer l’emploi pour voir une hausse des ventes et des prix — et que sans cette amélioration, les ventes et les prix sont susceptibles de stagner même si les taux d’intérêt restent faibles.

Bien entendu, il est possible que les ventes et les prix grimpent en l’absence d’un accroissement de l’emploi si toute sorte d’argent de l’extérieur entre dans la région. Par exemple, que se passerait-il si une vague de retraités d’ailleurs décidait de déménager dans la région? Ils pourraient contribuer à élever les ventes et les prix, mais il est fort peu probable que l’effet dure, à moins qu’ils ne cessent d’arriver en vagues successives. De plus, que se passerait-il si de riches immigrants décidaient de s’acheter une maison dans la région? Cela peut également hausser les ventes. Toutefois, comme c’est le cas pour les retraités s’installant ailleurs, la hausse des ventes et des prix est peu susceptible de durer à moins d’incessantes vagues successives d’immigrants riches.

À l’exception de ces deux situations, tout repose sur la croissance de l’emploi. Il s’agit là du pilier de bon nombre de bases essentielles en ce qui concerne le secteur de l’immobilier.

Prenons, par exemple, l’indice de confiance des consommateurs. Les gens réagissent aux nouvelles. S’ils apprennent que la région connaîtra une grande campagne de recrutement parce qu’une entreprise qui a investi aura besoin de travailleurs supplémentaires, vous pouvez être certains du renforcement de deux facteurs : la confiance des consommateurs et les sentiments de ces derniers quant à savoir s’il est temps de s’acheter une maison. D’un autre côté, si l’on annonce que l’employeur principal d’une ville monoindustrielle fermera bientôt les portes, la confiance des consommateurs et leur sentiment concernant l’achat d’une maison en écoperont bien avant les mises à pied et la fermeture en permanence des portes (physiques ou métaphoriques).

Qui plus est, la croissance de l’emploi entraîne les changements démographiques. Les gens partent d’endroits où il est difficile de trouver de l’emploi pour déménager là où l’on cherche des travailleurs, ce qui peut se révéler source d’immigration ou de déplacements entre les provinces ou au sein d’une même province. Ces personnes ont, bien entendu, besoin d’une résidence, ce qui attise la demande à leur arrivée.

De plus, je n’ai jamais rencontré de politiciens qui ne s’intéressent pas à la situation de l’emploi dans sa région. Ils savent que plus il y a d’emplois, plus les revenus fiscaux augmentent, ce qui dynamise les finances de l’administration municipale ou gouvernementale.

Au bout du compte, la santé du secteur immobilier est inextricablement liée à celle du marché de l’emploi local et à la qualité des postes à pourvoir. Les résultats de mon récent sondage officieux montrent que personne ne le sait autant que les membres de l’ACI.

 

Ancien économiste en chef, Gregory Klump fournissait ses points de vue sur l’état et les perspectives des marchés de l’habitation canadiens aux médias, aux décideurs politiques et aux intervenants du secteur immobilier. En 2017, Greg a célébré son 25e anniversaire en tant que membre de l’équipe de l’ACI. Avide skieur et planchiste en hiver, il est un passionné de l’entraînement en parcours (CrossFit) à l’année.


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