Cocktail au menu du Café ACI : L’enzoni : voiture ou cocktail?

Rouge. Puissant. Un peu compliqué.

L’Enzo, la voiture, possède toutes ces caractéristiques. Mais l’enzoni, le cocktail, les possède aussi. La différence, c’est que tout le monde peut s’offrir un enzoni, alors que pratiquement personne ne peut se payer une Enzo.

L’Enzo est une Ferrari, baptisée d’après le prénom du fondateur de l’entreprise. Construite à seulement 399 exemplaires, entre 2002 et 2004, elle se vendait à l’origine à environ 660 000 $ US. La 400e et dernière voiture de cette marque a été offerte au pape. Le mois dernier, une Enzo 2003 a été vendue aux enchères pour 2,64 M$ US. Pas d’Enzo pour moi donc.

L’enzoni, lui, est un cocktail fantastique qui, comme la voiture, a été inventé par un Italien.

Vincenzo Errico l’a créé alors qu’il travaillait au Milk and Honey, un célèbre bar new-yorkais. Coïncidence, le cocktail et la voiture ont été conçus dans les mêmes années. Comme pour bon nombre de cocktails récents, il s’inspire d’autres cocktails bien connus, dans ce cas-ci le negroni et le gin sour.

Les habitués de mes articles constateront que la plupart des boissons que je présente sont relativement faciles à faire. J’essaie d’éviter celles qui nécessitent des ingrédients ou des accessoires qui ne seront utilisés qu’une fois ou qui sont difficiles à obtenir. (Par exemple, j’ai en tête un cocktail hallucinant qui contient de la Chartreuse jaune, mais comme ça se trouve beaucoup moins bien que la Chartreuse verte, je n’en ai pas fait d’article.) C’est pourquoi j’hésitais à vous parler de l’enzoni : il requiert idéalement un outil précis, un pilon à cocktail, et une petite visite à l’épicerie. Voilà pour l’aspect un peu compliqué.

Je dis idéalement, car vous pourriez vous servir d’une grosse cuillère en bois, mais un bon pilon est beaucoup plus efficace, et vous pourrez aussi l’utiliser pour concocter des Mint Julep et des mojitos, deux autres excellents cocktails d’été. En plus, certaines recettes d’old fashioned et de manhattan nécessitent que l’on écrase des fruits. Essayez de trouver un pilon dont la partie inférieure est texturée, que je trouve plus efficace que les pilons plats et lisses.

Ensuite, il vous faudra bien sûr l’ingrédient à écraser : des raisins verts ou blancs. (Certains d’entre vous se posent beaucoup de questions, d’autres viennent d’avoir une révélation.) Continuez à lire! La recette, elle, n’a rien de compliqué, puisqu’il n’y a pas de débat sur les proportions. Et si vous avez lu l’article de la semaine dernière, vous avez déjà les autres ingrédients :

  • 1 oz de London Dry Gin
  • 1 oz de Campari
  • 0,75 oz de jus de citron
  • 0,50 oz de sirop simple
  • 4 à 6 raisins blancs

Le nombre de raisins modifie l’équilibre du cocktail. Plus de raisins lui donneront un goût un peu sucré, tandis qu’avec moins, vous mettrez en valeur le Campari et le gin. Faites des essais, vous serez surpris de la différence que peuvent faire quelques raisins.

Certains mettent les raisins dans le coquetelier et les écrasent à part, mais une personne, pour laquelle j’ai beaucoup de respect, réunit tous les ingrédients puis écrase. La meilleure façon de passer le pilon est d’écraser doucement en faisant une torsion jusqu’à ce que tout soit bien mélangé. Ajoutez de la glace et secouez jusqu’à ce que le tout soit froid, puis passez (très important) dans un verre contenant un gros ou deux petits cubes.

Enzo Ferrari est décédé en 1988 à l’âge de 90 ans, mais le cerveau derrière l’enzoni, lui, est encore bien vivant. Errico a récemment ouvert son propre bar, L’ArteFatto, à Fiori, sur l’île d’Ischia, au large de Naples. Si vous passez dans le coin dans l’après-COVID-19, demandez-lui de vous faire sa célèbre invention. La visite est sur ma liste.

Randall a eu le malheur d’être barman à la fin des années 1980, une période officiellement reconnue comme « la déchéance » dans l’histoire des cocktails. Vous souvenez‑vous du fuzzy navel, du téquila sunrise et de l’éventail de boissons à base de noix de coco et de curaçao bleu? La résistance a peut-être été futile contre les Borgs, mais rien ne pouvait faire céder Randall. Il a continué à boire ses manhattans, rob roys et old-fashioneds, bien qu’il n’en ait presque jamais servi au bar.

En tant qu'ancien vice-président directeur, Réputation, Randall McCauley a contribué à façonner l’image de l’ACI et de nos membres auprès du public et des médias. Il a eu une carrière animée en politique au cours de laquelle il a acquis de l’expérience en travaillant sur la Colline du Parlement avec divers hauts fonctionnaires, y compris le premier ministre. Il a aussi supervisé les relations avec le gouvernement fédéral d’une société pharmaceutique et a été le vice-président fondateur de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA). Randall est un ancien entraîneur professionnel, et s’estime presque assez vieux pour s’adonner au golf; il a toutefois encore quelques années devant lui à faire de la planche volante avant de sortir ses bâtons de golf.


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