L’émergence d’équipes au détriment des agences traditionnelles

Les dirigeants d’agence occupent une place essentielle sur les marchés immobiliers canadiens. Pour cette raison, nous avons récemment organisé pour eux une conférence axée sur les innovations technologiques et les perspectives sur le marché.

Notre tout premier Sommet des dirigeants d’agence de l’ACI a eu lieu le 24 septembre 2020, en mode virtuel.

Plus de 250 dirigeants d’agence y ont participé afin d’entendre des spécialistes du secteur et des représentants de l’ACI discuter de divers sujets, dont l’émergence d’équipes.

Les participants ont eu droit aux deux points de vue. Tracy Arnett est dirigeante d’agence et fondatrice de Tracy Arnett Realty Ltd., une société immobilière, alors que Cliff Stevenson est copropriétaire de RE/MAX First, une importante agence qui regroupe un contingent d’équipes.

Le travail au sein d’une équipe immobilière a gagné en popularité au cours des dernières années, mais certains propriétaires d’agence se méfient.

M. Stevenson a reconnu que certains dirigeants d’agence craignent que les équipes grossissent trop, qu’elles revendiquent des droits ou qu’elles fassent du recrutement au sein de l’agence.

« Je crois que certains dirigeants d’agence ont peur que les équipes influencent la culture. Ils se demandent peut-être comment les microcultures des équipes pourraient cadrer avec la macro-culture de l’agence qu’ils travaillent si fort à bâtir », a déclaré M. Stevenson.

Il a poursuivi : « Je ne dis pas que l’inquiétude quant à la forme que pourraient prendre les équipes au sein d’une agence est hors de propos ou non fondée. Cependant, je crois que certains dirigeants d’agence qui n’ont peut-être pas eu beaucoup d’occasions de se familiariser avec les équipes, notamment les grandes équipes, se méprennent sur la vraie influence que les équipes exercent sur leurs activités. »

Parallèlement, Mme Arnett, qui a d’ailleurs quitté une agence bien connue, a affirmé que les appréhensions de certains dirigeants d’agence ne sont pas justifiées, mais que chaque modèle a sa place sur le marché.

« Je crois que nous, les dirigeants d’agence, devons être conscients de cette réalité… qu’il est possible que certaines personnes quittent notre entreprise… Mais je crois que nous avons tout à gagner à avoir des bannières internationales ainsi que de grandes marques au sein de notre secteur », a-t-elle déclaré.

Comment assurer la gestion des micro- et macro-cultures au sein d’une agence?

« Je crois qu’il est important que le dirigeant d’agence vous permette de créer votre propre culture d’équipe au sein de son agence », a affirmé Mme Arnett. Au sujet du temps qu’elle a passé chez Royal LePage, elle a noté : « Je croyais toujours qu’une synergie régnait au sein de notre agence, et ce, que ce soit avec ou sans mon équipe ou Royal LePage. ».

Selon elle, ce que Royal LePage a pu lui offrir est la possibilité d’étendre la portée de son rôle de chef d’équipe.

M. Stevenson a discuté de la manière dont il voit lui-même à la gestion de cet équilibre au sein de son agence.

« Un dirigeant d’agence doit accepter le fait que ces équipes aient une microculture qui évolue à même la macro-culture de son agence », a-t-il dit.

Il a également fait remarquer que bien qu’il soit bon de permettre le développement de ces microcultures, il est important de garder contact avec les équipes au sein de l’agence.

Comment attirer et garder les équipes?

M. Stevenson a fait remarquer que chaque équipe au sein de son agence a ses propres besoins et exigences.

« Du point de vue du recrutement, il s’agit de comprendre où les lacunes peuvent exister et comment les combler, et ce, que ce soit par l’éducation ou par la formation », a-t-il dit. « Certaines de ces équipes sont des machines très bien huilées et elles ne recherchent que du soutien pour les aspects techniques ou juridiques, pour assurer la conformité… ce qui convient très bien aussi. »

Dans certains cas, il s’agit de discuter avec des agents indépendants qui seraient intéressés à se joindre à une équipe et de leur expliquer qu’il y a en a plusieurs à l’agence et que chacune offre des avantages uniques.

M. Stevenson a poursuivi en discutant de la rétention des équipes – un sujet qui préoccupe la plupart des dirigeants d’agence.

Les dirigeants d’agence ne peuvent pas se contenter de laisser les équipes exercer leurs activités au sein de leur agence et présumer que tout va bien. Il faut constamment communiquer.

Il est aussi possible d’adopter des politiques pour que la situation soit avantageuse tant pour le dirigeant d’agence que pour l’équipe. Notons les structures de rémunération, les investissements dans les technologies afin de pouvoir tenir des réunions d’équipe et partager des fichiers, ainsi que les politiques interdisant le recrutement au sein de l’agence.

« Nous avons consacré beaucoup de temps à la création d’une structure au sein de laquelle les équipes peuvent fonctionner dans notre bureau », a dit M. Stevenson. Il précise que la structure de rémunération et les politiques de recrutement protègent le dirigeant d’agence alors que les politiques en matière de formation et de technologie appuient les équipes.  

Si les équipes peuvent constituer un élément important de toute agence, elles demandent une certaine planification et une communication ouverte pour être bénéfiques à la fois au dirigeant d’agence et aux courtiers et agents.

Ne manquez pas les autres faits saillants du Sommet des dirigeants d’agence de l’ACI 2020 dans les prochains billets au Café ACI.

Avez-vous des idées pour le sommet de l’an prochain? Faites-nous-en part dans la section Commentaires ci-dessous.

Sarah Doktor est conseillère en communications. Elle est chargée de concevoir divers produits de communication interne et externe, comme du contenu de blogue, des bulletins d’information, des messages sur les réseaux sociaux et des notes d’allocution. Avant de se joindre à l’ACI, Sarah a travaillé comme journaliste dans une petite ville et comme rédactrice de contenu en ligne pour l’un des plus grands médias nationaux au Canada. Dans ses temps libres, Sarah rénove sa maison centenaire, fait de l’exercice à la salle de sport ou regarde en rafale des émissions de télé-réalité « quétaines ».


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