Les exportations canadiennes : les favorites et les déceptions

Le dernier Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada m’a fait rire.

D’accord, j’ai plus précisément ri en voyant le graphique 24 illustrant les « Exportations de biens non énergétiques appelées à tirer la reprise » comme étant celles qui montrent clairement la voie de la reprise, tandis que les « Exportations de biens non énergétiques qui ne devraient pas tirer la reprise » sont celles qui, très clairement, ne montrent pas la voie de la reprise. Vous ne dites pas?

Une note au bas du graphique mentionne un document de travail qui explique que les exportations « appelées à tirer la reprise » fait référence à une prédiction faite il y a un an. Donc, ce graphique démontre en réalité que ce à quoi on s’attendait l’année dernière se produit en fait maintenant. C’est une bonne nouvelle.

Depuis quelque temps déjà, la nouvelle prédominante sur les perspectives de la croissance économique au Canada a été qu’une économie américaine plus forte et un dollar canadien plus bas entraîneraient une hausse des exportations canadiennes. C’est une nouvelle qui explique comment les consommateurs endettés passeraient le relais aux exportations, ce qui mènerait à la croissance économique du Canada et stimulerait par la suite les investissements dans le secteur privé.

Être en mesure de déterminer quels seront les secteurs dominants présente d’importantes répercussions positives sur les marchés de l’habitation liés aux perspectives de croissance de ces secteurs.

Donc, quels sont les secteurs qui devraient être en tête?

Nous retrouvons en tête de liste les produits de métal, de plastique et de caoutchouc associés à la hausse de la production industrielle américaine. Les matériaux de construction et les produits forestiers sont également sur la liste puisque l’on s’attend à une reprise de la construction résidentielle aux États-Unis.

On s’attend aussi à ce que les exportations d’aéronefs, de moteurs et autres pièces soient plus performantes en raison de leur place dans la chaîne d’approvisionnement mondiale au milieu de l’investissement croissant dans l’aérospatial. Les produits pharmaceutiques et thérapeutiques sont également mentionnés comme vedettes éventuelles maintenant que les obstacles réglementaires au sud de la frontière ont été réglés.

Il y a aussi des exportations, qui jusqu’à l’année dernière, avaient produit un rendement inférieur, mais qui selon les prévisions devaient reprendre. Comptons parmi ces dernières la machinerie industrielle liée aux investissements croissants aux États-Unis dans la fabrication, les ordinateurs et périphériques, l’équipement audio et vidéo, ainsi que divers autres appareils, équipements et pièces électroniques et électriques. Toutes ces exportations sont liées à une hausse attendue d’investissements commerciaux aux États-Unis à mesure que la croissance économique américaine continue de s’améliorer.

Par contre, les exportations qui devraient avoir à affronter des vents contraires persistants comprennent les voitures, les camions et les pièces automobiles; de plus, l’assemblage et la production se retrouveront dans des pays où les coûts sont moins élevés, comme le Mexique et la Corée du Sud. Également au haut de la liste, nous trouvons divers aliments, boissons et produits du tabac en raison de la concurrence féroce des producteurs américains.

Le mobilier et les accessoires fixes, les vêtements, les chaussures et le textile – victimes d’une baisse structurale sous l’effet de la mondialisation – sont sur la liste des exportations en péril depuis plusieurs années et continueront d’affronter des obstacles dans les années à venir. Il en est de même des produits de papier grâce à notre monde de plus en plus numérique.

C’était donc un aperçu des exportations. On s’attend à ce que les secteurs où la demande internationale sera élevée doivent augmenter leur production. Dans de nombreux cas, cela se traduit par des investissements et de nouveaux emplois, qui en retour, mènent à de meilleures perspectives pour les marchés de l’habitation où la demande avait fléchi au cours des dernières années.

Dites-nous, vous fiez-vous à l’un de ces secteurs clés là où vous habitez? Faites-nous part de vos commentaires dans la case ci-dessous!

 

Directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché, Shaun Cathcart fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants de l’immobilier. Il passe la majeure partie de son temps à analyser les tendances du marché canadien de l’habitation et à écrire sur le sujet. Dans ses temps libres, on peut le voir à bicyclette, au terrain de volleyball ou heureux de passer du temps avec sa famille.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *