Trois tendances de l’immobilier commercial à surveiller en 2022

Que signifie la levée des restrictions sanitaires pour l’immobilier commercial? Y aura-t-il un retour massif au bureau, ou est-ce que le télétravail est là pour de bon? Et quel rôle la technologie et le développement durable joueront-ils dans tout ça?

Plus tôt cette année, ACI – International a accueilli Ted Davis, directeur général, associé et courtier pour l’ouest de Toronto et le sud-ouest de l’Ontario chez Avison Young, pour un webinaire portant sur les tendances en immobilier commercial.

Vous avez manqué le webinaire? Ne vous en faites pas – il est sur notre chaîne YouTube! Ou poursuivez votre lecture pour en découvrir les points importants.

Aussi au Café ACI :

Tendance no 1 – La carboneutralité, en fonction des critères ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance)

Selon M. Davis, les investissements verts ont la cote. Comme le souligne le rapport 10 Trends for a Zero Carbon World d’Avison Young, de nombreuses entreprises du palmarès mondial Fortune 500 ont pris des engagements en la matière : « le tiers des entreprises du palmarès Fortune 500, y compris les quatre plus grandes entreprises américaines qui y figurent, se sont volontairement et publiquement fixé des objectifs de carboneutralité et d’énergie renouvelable, à 100 %, ou se sont engagées à atteindre des niveaux d’émissions qui, selon les scientifiques, permettraient de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C. » Ce n’est pas passé inaperçu; et, toujours selon M. Davis, les regards se tournent maintenant vers l’immobilier, un secteur qui génère beaucoup d’émissions. Il faut s’attendre à ce que les bâtiments soient affectés, et les marchés devront s’adapter.

Les critères ESG toucheront pratiquement tout le monde, des simples propriétaires aux investisseurs institutionnels qui détiennent un grand portefeuille immobilier. Les urbanistes, les investisseurs, les entreprises immobilières et les locataires de bureaux mèneront des évaluations environnementales en fonction des critères ESG pour mieux atteindre la carboneutralité, explique M. Davis.

Pour le secteur de l’immobilier, les enjeux environnementaux n’ont rien de nouveau : il y a des politiques en la matière depuis une bonne vingtaine d’années. À l’époque, les prêteurs n’accordaient pas d’importance aux évaluations environnementales, mais de nos jours, le caractère « écologique » des propriétés, en fonction des critères ESG, contribue à déterminer leur viabilité financière, puisqu’il affecte la valeur et donc le potentiel de revente. 

Le Canada est en avance sur ses pairs lorsqu’il s’agit d’intégrer les critères ESG à la gestion de portefeuille : environ 50 % des sociétés en tiennent compte, et la tendance est à la hausse, indique M. Davis.

Les investisseurs se serviront aussi de ces critères pour comparer différents investissements, par exemple : puisque les engagements en la matière peuvent influer sur les ententes à long terme, le taux de capitalisation et le type de locataires et, ultimement, sur la valeur nette réelle et l’attrait pour les acheteurs. 

Tendance no 2 – Les espaces de travail après la pandémie 

Quelles seront les conséquences à long terme de la COVID-19 pour le marché des espaces de travail?

Les experts et les groupes immobiliers ont eu le temps d’analyser les chiffres et d’explorer les répercussions. Aux dires de M. Davis, ce marché a été fortement secoué.

Les employeurs et les travailleurs ont eu le temps de revoir leurs attentes envers les espaces de travail et le monde entier a découvert que le télétravail ne nuisait pas forcément à la productivité. 

Fait intéressant : dans un sondage international réalisé par Leesman, seuls 15 % des répondants ont indiqué vouloir retourner au bureau à temps plein (cinq jours/semaine). Autrement dit, 85 % des travailleurs préfèrent les modalités hybrides et la flexibilité.

Néanmoins, les études d’Avison Young montrent que les employés, même s’ils préfèrent le travail en mode hybride, ont aussi hâte de retourner au bureau pour socialiser avec leurs collègues, ce qui est beaucoup plus facile à faire en personne qu’en vidéoconférence. Quelles en sont les conséquences sur les espaces de bureau? M. Davis et Avison Young prévoient que la mode sera aux campus adaptables et flexibles. Les milieux de travail de demain seront grands, fluides et variés; aussi, ils faciliteront la conciliation travail-vie personnelle, un atout important pour le recrutement et la rétention.

Tendance no 3 – Les technologies

M. Davis estime que l’immobilier commercial est en pleine révolution technologique : « Les questions de coûts et des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, ainsi que les nouvelles attentes envers les bureaux, incitent les occupants à se tourner vers les technologies pour optimiser l’espace. » 

Les locataires cherchent à faire des économies en repensant stratégiquement la répartition de leurs espaces. Par exemple, les centres de distribution et les sièges sociaux n’ont plus forcément besoin d’être situés au même endroit : grâce à l’infonuagique et au travail à distance, on peut déplacer le centre de distribution dans un marché tertiaire et ouvrir un petit bureau satellite dans un grand centre urbain, ce qui allégerait le budget immobilier. 

La robotique, les palettiers mobiles, les grues automatisées et autres technologies du genre aideront aussi à rendre les lieux plus compacts et plus sécuritaires, souligne M. Davis, qui ajoute que la domotique, à savoir les bâtiments intelligents, aura un rôle important à jouer dans tous les sous-secteurs de l’immobilier commercial.

Les technologies humaines continueront de faire évoluer les activités des courtiers et agents en immobilier commercial, et nos conseils seront de plus en plus précieux pour les clients qui veulent prendre des décisions importantes.

Pour en savoir plus sur l’évolution technologique de REALTOR.ca, écoutez l’épisode 25 du balado REAL TIME (en anglais).

Pour en savoir plus sur les efforts internationaux soutenus par l’ACI, les courtiers et agents du Canada peuvent visiter lienimmobilier.ca et les professionnels internationaux intéressés peuvent apprendre comment devenir un affilié de l’ACI au www.creaglobal.ca.

Sharon von Schoenberg, directrice adjointe, Programmes internationaux et commerciaux, contribue à la stratégie internationale de l’ACI visant à ouvrir à nos membres de nouveaux débouchés à l’étranger. Elle compte plusieurs initiatives à son actif, notamment le programme des affiliés internationaux, l’établissement de relations avec des associations et organisations commerciales internationales, la création d’occasions de formation pour nos membres et l’adaptation du site REALTOR.ca en fonction des visiteurs internationaux. Avant de se joindre à l’ACI, Sharon a été évaluatrice résidentielle au Canada et a occupé des postes en marketing et en gestion de la clientèle dans les secteurs privé et sans but lucratif. Sharon est titulaire d’un baccalauréat en commerce de l’Université d’Ottawa et a obtenu les titres cadre d’association émérite et CIPS. Mère de deux adolescents, Sharon trouve son équilibre dans la pratique du yoga.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *