Les marchés immobiliers canadiens montrent des signes de reprise

Le mercredi 15 mars, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a publié ses statistiques nationales sur le marché de l’habitation pour le mois de février 2023. Shaun Cathcart, économiste principal à l’ACI, fait le point sur l’état des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.


Depuis quelques mois, nous nous demandons si, et dans quelle mesure, l’année 2023 sera une année de reprise pour les marchés de l’habitation. On se rappellera que ceux-ci ont connu une chute abrupte en 2022, malgré un bon départ.

Nos prévisions, publiées en janvier, prévoyaient une reprise modeste ou le début d’une reprise, mais les prévisions sont, par nature, toujours prudentes.

L’année 2019, qui a suivi l’introduction de la simulation de crise en 2018, est un excellent exemple d’une année de reprise. L’année a commencé lentement, mais il n’y avait pas d’inscriptions. Les propriétaires-vendeurs attendaient le printemps. Il semble de plus en plus que cette année suive la même tendance.

En février 2023, le nombre désaisonnalisé de nouvelles inscriptions a enregistré la même baisse d’un mois à l’autre qu’en février 2019. Le marché n’est pas inondé d’inscriptions, bien au contraire.

Du point de vue de la demande par rapport à l’offre, nous sommes toujours (ou près de l’être) dans un marché de vendeurs à l’échelle nationale. Les futurs propriétaires-vendeurs, dont bon nombre seront aussi des acheteurs, attendent probablement le moment opportun pour mettre leur propriété en vente et en acheter une autre. Pour la plupart, ce moment sera le printemps.

Mais cela ne veut pas dire qu’il nous faudra attendre des mois avant de voir des signes encourageants. Les données de février ont mis en évidence un certain nombre de signes avant-coureurs prometteurs; rien d’extraordinaire, mais c’est quand même le début de quelque chose, ou un virage vers la reprise.

Comme j’ai déjà mentionné, il y a eu la plus forte augmentation d’un mois à l’autre des ventes depuis le cycle de resserrement des taux de l’an dernier par la Banque du Canada et l’ajustement du marché immobilier qui en a découlé.

Quels sont les autres signes? Examinons-les.

Ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions

En février dernier, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré considérablement, passant d’un peu plus de 50 % pendant la majeure partie de l’année dernière à un peu moins de 60 %, soit d’un niveau inférieur à la moyenne à un niveau supérieur à la moyenne en l’espace d’un mois.

Mois d’inventaire

Le nombre de mois d’inventaire a également baissé le mois dernier, passant de 4,2 mois à 4,1 mois. Il s’agit de la première baisse de cette mesure depuis l’automne 2021, et elle se situe toujours à un mois inférieur à sa moyenne à long terme.

Prix

Le resserrement des conditions du marché devrait contribuer à stabiliser les prix, ce que certains acheteurs attendent sans doute avant d’entrer sur le marché. Nous constatons d’ailleurs déjà des signes indiquant une certaine stabilisation des prix.

Le prix moyen des propriétés a grimpé de plus de 50 000 $ en février comparativement à janvier, bien que cela soit attribuable à des hausses des ventes (et non des prix) dans les marchés coûteux de Toronto et de Vancouver. Lorsque quelques transactions supplémentaires de plus d’un million de dollars s’ajoutent dans l’échantillon, la moyenne augmente. Les moyennes ne sont pas toujours un bon indicateur de la situation.

Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®)

Même l’Indice des prix des propriétés MLS®, qui se fonde sur des données vérifiables, a baissé d’un mois à l’autre de janvier à février, affichant la plus faible baisse depuis que les prix ont commencé à baisser au printemps dernier.

Il ne s’agit que d’un mois, alors ce n’est pas encore une tendance, et même si les améliorations semblent modestes à ce stade-ci, elles étaient très généralisées en février, ce qui est de bon augure pour les mois à venir.

En savoir plus : creastats.ca

Directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché, Shaun Cathcart fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants de l’immobilier. Il passe la majeure partie de son temps à analyser les tendances du marché canadien de l’habitation et à écrire sur le sujet. Dans ses temps libres, on peut le voir à bicyclette, au terrain de volleyball ou heureux de passer du temps avec sa famille.


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