Les marchés de l’habitation au Canada remontent la pente

Le lundi 15 mai, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a publié ses statistiques nationales sur l’habitation pour le mois d’avril 2023. Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.


Nous observions des signes avant-coureurs depuis février, mais après la fin de semaine de Pâques, qui annonce souvent le début du marché du printemps occupé du deuxième trimestre, les ventes ont repris.

Mais au-delà de cette période occupée de l’année, je pense que les nombreux acheteurs qui reviennent sur le marché en même temps sont davantage liés à deux principaux facteurs :

  1. un consensus parmi le public sur le fait que la Banque du Canada en a fini avec les hausses de taux;
  2. les prix des propriétés ont atteint un creux, selon les données de l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) publiées par l’ACI à la mi-avril.

Pour les marchés de l’habitation, c’est une question de certitude, et nous sommes bien plus sûrs maintenant que nous l’étions il y a à peine quelques mois.

Pour ce qui est de l’urgence de revenir sur le marché, lorsque les gens se rendront compte que les prix ne se sont pas simplement stabilisés, mais qu’ils sont à nouveau à la hausse, ils reconnaîtront que les mois de février et de mars ont été la période creuse et que les prix étaient à leurs plus bas. À partir de maintenant, les prix ne feront qu’augmenter.

Nous savions tous que la demande était toujours là, et c’est pourquoi nous parlions d’une reprise en 2023 dans nos prévisions depuis l’an dernier. Restait à savoir quand cette reprise se manifesterait.

Si les prix avaient atteint un creux en juin ou en juillet plutôt qu’en mars, de nombreux acheteurs auraient continué d’hésiter pendant la période critique du marché du printemps. Cela aurait fait de 2023 une année plutôt tranquille, une reprise furtive comme celle de 2019. Au lieu de cela, on dirait que les marchés de l’habitation au Canada seront beaucoup plus dynamiques en 2023.

Compte tenu de la situation du logement au Canada, il pourrait s’agir d’une reprise de la richesse (sur papier) des propriétaires actuels, mais pour beaucoup d’autres, cela représente l’exacerbation, encore une fois, d’une crise massive du logement.

Par conséquent, les données sur le l’habitation risquent de vous faire froncer les sourcils et de faire la une au cours des prochains mois.

Espérons que le retour des prix élevés ravivera la flamme des décideurs politiques et les incitera à prendre des mesures concrètes pour accroître l’offre de logement dans tout le continuum.

Quelques chiffres importants

Les ventes de propriétés à l’échelle nationale ont bondi de 11,3 % en avril comparativement à mars, ce qui représente une très forte hausse. Il est rare que les ventes enregistrent une hausse à deux chiffres d’un mois à l’autre. Au cours des deux dernières décennies, seuls la crise financière et les premiers mois de la pandémie de la COVID-19 ont donné lieu à ce type de hausse mensuelle.

De plus, il faut tenir compte du fait que la majeure partie de cette augmentation mensuelle s’est produite au cours des deux dernières semaines et demie d’avril; si cette tendance se maintient tout au long du mois de mai, nous aurons un autre gain important à signaler.

Le problème demeure que le nombre de propriétés à vendre est toujours à un niveau historiquement bas et il continue à diminuer. Les nouvelles inscriptions sont à leur plus bas niveau en 20 ans.

Il a toujours été clair que si les acheteurs devaient revenir sur un marché qui était encore largement sous-approvisionné, les prix réagiraient en conséquence, et c’est ce qui s’est passé en avril.

L’IPP MLS® national a augmenté de 1,6 % d’un mois à l’autre en avril 2023, en plus d’un gain révisé à la hausse de 0,6 % en mars. Ces chiffres peuvent sembler modestes, mais, pour un seul mois, ils sont élevés.

Autrement dit, ce gain de 1,6 % en avril représente 10 000 $ par rapport au prix de référence national, qui est d’environ 725 000 $. Il ne s’agit pas de gains comme ceux observés pendant la pandémie de la COVID-19, mais vous auriez du mal à trouver des gains plus importants antérieurement.

La tendance a été très généralisée. De mars à avril, une augmentation mensuelle des prix a été observée dans la majorité des marchés locaux.

Comme je l’ai dit à un collègue analyste du marché de l’habitation lorsqu’on a commencé à voir ces chiffres le 1er mai, « C’est reparti! »

Directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché, Shaun Cathcart fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants de l’immobilier. Il passe la majeure partie de son temps à analyser les tendances du marché canadien de l’habitation et à écrire sur le sujet. Dans ses temps libres, on peut le voir à bicyclette, au terrain de volleyball ou heureux de passer du temps avec sa famille.


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