Recherche d’une habitation multigénérationnelle : comment accompagner les clients

De plus en plus de Canadiens envisagent la cohabitation multigénérationnelle. En effet, le dernier recensement révèle qu’en 2021, 986 400 ménages canadiens se composaient de plusieurs générations ou familles. Une hausse de 45 % en 20 ans.

Certaines personnes choisissent le modèle multigénérationnel pour économiser ou pour prendre soin de leurs parents vieillissants. Les gens vivent plus longtemps et, bien souvent, ils préfèrent vieillir à la maison. Des facteurs culturels et le désir de renforcer les liens familiaux peuvent également peser dans la balance.

Qu’est-ce qui explique cette montée de la cohabitation multigénérationnelle?

Pour 2023 et les années d’imposition subséquentes, le gouvernement du Canada offre le Crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles, conçu pour aider à couvrir les coûts de rénovation d’un logement admissible en vue d’y ajouter un logement secondaire. Qu’est-ce qu’un logement secondaire admissible? Un logement autonome avec une entrée privée, une cuisine, une salle de bain et une aire de repos.

En février 2022, le conseil municipal de Toronto a assoupli la réglementation pour favoriser la construction de pavillons-jardins sur les propriétés résidentielles.

Basement apartment.

« Ce n’est pas la majorité de mes ventes résidentielles, mais je vois une augmentation, affirme Jacqui Rostek Holder, agente immobilière et dirigeante associée chez Royal LePage Atlantic, à Halifax. C’est de plus en plus courant. Dans certains cas, l’une des parties (soit les parents, soit la famille de l’enfant) est moins à l’aise financièrement, et l’autre veut l’aider. »

Mme Rostek Holder dit même avoir vu des gens acheter une propriété avec leurs parents, dans l’objectif qu’ils viendront y vivre un jour.

Katherine Minovski, dirigeante d’agence chez Royal LePage à Unionville, en Ontario, raconte qu’elle travaille actuellement avec trois familles qui cherchent une habitation multigénérationnelle. Un jeune couple dans la quarantaine, qui a deux enfants, cohabite avec le frère d’un des conjoints. Un couple dans la soixantaine cohabite avec ses enfants dans la trentaine, ainsi qu’un neveu et son épouse le temps que ceux-ci trouvent un chez-soi. Un autre couple dans la soixantaine cohabite avec la mère d’un des conjoints, âgée de 80 ans; le père habite dans une résidence pour aînés. Mme Minovski connaît également un couple dans la trentaine qui cohabite avec un couple d’amis; chaque couple a un enfant de moins de cinq ans.

Dexter Wilkie, agent immobilier chez Royal LePage Atlantic, à Halifax, explique que beaucoup de familles mettent leur argent en commun pour aider les plus jeunes à réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. Parfois, les nouveaux retraités qui souhaitent voyager ne veulent plus être les seuls propriétaires d’une résidence.

Trouver une habitation multigénérationnelle : les conseils de membres de l’ACI

Les membres de l’ACI peuvent aider les acheteurs de multiples façons, notamment en tenant compte de budgets complexes et en reconnaissant le potentiel des propriétés sans appartement accessoire. Mme Minovski explique qu’elle propose aux acheteurs des maisons avec un sous-sol à accès direct, ou encore des maisons en rangée avec ascenseur.

« Les entrées séparées, par exemple sur le côté, ont vraiment la cote, ajoute-t-elle. Pensons aux maisons de plain-pied, notamment avec loft, ou même aux propriétés qui présentent un garage détaché avec loft ou une ruelle pouvant accueillir une nouvelle structure. »

« Cherchez des espaces épurés et lumineux, des plafonds hauts, des chauffe-eau assez gros pour un grand nombre de personnes et de l’espace pour ajouter un étage habitable. Si la structure le permet et qu’on peut assez facilement ajouter une cuisine ou une salle de bain, j’en parle aux clients. Sans oublier le stationnement, très recherché ces temps-ci. Je m’assure également que la municipalité autorisera la conversion de la résidence en habitation multigénérationnelle. »

Secondary unit in backyard.

Mme Rostek Holder souligne l’importance d’un accès facile aux endroits importants, comme la salle de lavage, surtout pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.

« Plusieurs styles de résidences peuvent fonctionner, mais certains sont mieux adaptés que d’autres, affirme-t-elle. Je suis à l’écoute des besoins du client. S’il a des contraintes budgétaires, j’essaie de lui proposer différentes options qui l’aideront à atteindre son objectif. C’est facile de communiquer une vision quand le client voit que je l’aide à adapter la propriété à ses besoins. »

Michael Dewing, agent immobilier chez RE/MAX of Lloydminster, en Alberta, souligne que les appartements accessoires dûment autorisés sont rarissimes dans son marché. Il aide donc les acheteurs à trouver des résidences ayant deux chambres principales avec salle de bain attenante, ou encore des espaces de vie séparés (p. ex., plusieurs ailes ou corridors) pour mieux préserver l’intimité de chacun.

M. Wilkie explique que son expérience en design d’intérieur l’aide énormément à bien servir les clients qui cherchent une habitation multigénérationnelle.

« J’adore jaser de design avec les clients pour mieux comprendre ce qu’il leur faut, dit-il. Selon leur budget, je leur propose des solutions qui tiennent compte du coût des modifications à apporter. Je leur parle des changements possibles et des différentes façons de configurer l’espace. »

« Parfois, je place carrément un plan d’étage sur le plancher pour leur donner une idée de l’espace futur, une fois les travaux effectués. »

Autre possibilité : excaver le sous-sol pour en faire un espace de vie fonctionnel, selon Alexandru Bejinariu, dirigeant de l’agence RE/MAX Regal Homes à Toronto.

« Il faut vérifier les règlements de zonage sur la hauteur des constructions, les appartements accessoires et les maisons sur ruelle, souligne-t-il. Quand la réglementation le permet, certaines propriétés peuvent devenir de belles habitations multigénérationnelles. »

Selon M. Bejinariu, les modifications en vue d’une cohabitation multigénérationnelle peuvent faire grimper la valeur de la propriété puisqu’on accroît la superficie habitable; et quand plusieurs personnes se partagent les coûts de rénovation, c’est plus abordable.

La meilleure façon d’aider ses clients en tant que courtier ou agent immobilier, c’est de leur faire voir le potentiel multigénérationnel d’une propriété. En sachant ce qui est possible selon les contraintes structurelles et réglementaires, et en reconnaissant les caractéristiques qui permettent une conversion en habitation multigénérationnelle, on offre aux clients une valeur ajoutée.

L’équipe du Café ACI est responsable du blogue officiel de L’Association canadienne de l’immeuble (ACI). Le blogue est un endroit chaleureux où l’ACI peut communiquer amicalement avec ses membres et lecteurs en leur faisant part de ses idées et perspectives tout en prenant une tasse de café virtuelle.


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