Du rugby à l’immobilier : le parcours olympique d’un membre de l’ACI

Lancer sa carrière en immobilier dans un contexte de frénésie alimentée par une pandémie, ce n’est pas du gâteau. Lucas Hammond l’a fait… tout en s’entraînant pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020.

À 27 ans, ce résident de Victoria, en Colombie-Britannique, a fait sa première apparition olympique cet été à titre de membre de l’équipe canadienne de rugby à sept.

Jamais il n’oubliera le moment où ses crampons ont foulé le terrain pour la première fois dans la capitale nippone.

« C’était incroyable. Les gradins étaient vides et il y avait des tas de protocoles à respecter, mais cela ne diminue en rien la sensation de participer aux Jeux olympiques pour la première fois. C’était enivrant. C’était le point culminant de beaucoup d’années de travail. C’était plus que spécial », se rappelle-t-il.

Le rêve d’une vie

Lucas a commencé à jouer au rugby à l’âge de sept ans, alors qu’il vivait en Afrique du Sud, où ses parents étaient missionnaires. De retour au Canada et toujours passionné par son sport, il a poursuivi l’entraînement à Toronto à l’adolescence, puis il a déménagé en Colombie-Britannique pour se joindre à l’équipe nationale.

Lucas a représenté le Canada aux Jeux du Commonwealth de 2014 et de 2018, en plus de prendre part aux Jeux panaméricains de Toronto en 2015 et de participer au tournoi de qualification pour les Jeux olympiques de Rio en 2016 (où le Canada ne s’est pas qualifié pour les débuts olympiques du rugby à sept).

« C’est certain que les Jeux, on y pense toujours, mais avant 2016, le rugby à sept n’était même pas une discipline olympique », confie-t-il.

Il faut dire que cette participation aux Jeux de 2020 est passée bien près de ne pas se concrétiser pour Lucas. Il y a trois ans, l’équipe canadienne s’est qualifiée pour les Jeux de Tokyo sans lui, car il était blessé.

« J’étais rendu au point où je me demandais si j’allais pouvoir rejouer ou non. On m’a dit que je ne pourrais plus jamais jouer. C’était en 2019, à un an de la date alors prévue des Jeux. »

Finalement guéri de toutes ses blessures, Lucas est revenu au jeu en 2020. Il a eu le temps de participer à quatre tournois avant que la pandémie ne vienne mettre un frein à l’ensemble des compétitions sportives.

La pandémie a tout changé

Lorsque la COVID-19 a frappé à nos portes, les entraînements ont cessé, et Lucas a redirigé son énergie vers sa nouvelle carrière en immobilier.

Il était déjà inscrit aux cours nécessaires, de sorte que lorsque la majeure partie du pays s’est vue confinée, il en a profité pour consacrer plus de temps à ses études.

Il a obtenu son permis en novembre dernier. Depuis, il bâtit sa carrière en parallèle au rugby.

« Tout le monde sait que lorsqu’on fait ses premiers pas en immobilier, le plus difficile est de prendre son élan. Avec le rugby, il est certain que j’ai dû mettre les bouchées doubles », affirme l’olympien, notant que la flexibilité du travail en immobilier lui permettait de concilier les deux sphères de sa vie.

Avant les Jeux, il se levait vers 5 h et s’entraînait de 6 h à 11 h.

Il se changeait ensuite dans le stationnement (les vestiaires étant fermés en raison de la pandémie) avant d’aller à la rencontre de clients. Cet horaire fonctionnait plutôt bien, car la plupart de ses clients étaient libres en après-midi et en soirée.

Rugby Ball

La préparation pour les Jeux

Au cours des 18 derniers mois, Lucas et ses coéquipiers ont presque toujours dû s’entraîner seuls en raison des mesures sanitaires. S’ils ont finalement pu se rassembler à l’extérieur et en petits groupes en salle d’entraînement, c’était tout de même très différent de leur régime habituel.

À l’approche des Jeux, toute l’équipe est passée en « mode Tokyo » (dormir le jour et rester actif la nuit) afin d’aider leur corps à s’adapter. Leur séjour allait être de courte durée, et personne ne voulait courir le risque de subir les effets de l’important décalage horaire. 

Lucas a vécu au village olympique pendant cinq jours, dont trois jours de compétition. Son équipe s’est inclinée en quarts de finale contre les Néo-Zélandais.

La vie au village olympique

Lucas ne pensait qu’à une chose lorsqu’il se trouvait au village olympique : la compétition. Il dormait, mangeait et jouait au rugby, rien d’autre. Il faut dire que les déplacements occupaient une grande partie de ses temps libres, car le stade se trouvait à une heure du village.

Le stade était vide, mais des encouragements jouaient dans les haut-parleurs.

« C’était vraiment bizarre », dit Lucas en riant.

Le simple fait d’avoir pu tenir les Jeux en dépit de la lourdeur des restrictions et des protocoles requis relève selon lui du miracle.

« Ça s’est passé vite comme l’éclair, mais c’était vraiment génial comme expérience. L’ambiance du village était incroyable. Être entouré d’autant d’athlètes, attendre en file à la cafétéria derrière des personnes dont je suis la carrière depuis des années… c’était très cool », se remémore-t-il.

Lucas Hammond

La suite pour Lucas

Maintenant qu’il est de retour en sol canadien, Lucas a accroché ses crampons, non sans un léger pincement au cœur, pour se concentrer à temps plein sur sa carrière.

Il ne joue peut-être plus au rugby de façon compétitive, mais il fait toujours partie d’une équipe.

Il s’est joint à celle d’Alex Carroll, un autre ex-athlète devenu professionnel de l’immobilier. Avant de créer The Carroll Group, M. Carroll a été receveur dans la Ligue canadienne de football. Lucas tenait à ne pas faire cavalier seul. 

« J’ai toujours fait partie d’une équipe. Toute ma vie d’adulte, j’étais dans la même équipe de rugby, alors faire partie d’une équipe immobilière a rendu la transition plus facile, mais aussi plus agréable, poursuit-il. Je suis ravi d’avoir trouvé un collègue avec qui je m’entends aussi bien. Les clients aussi en profitent. Si je ne peux pas me rendre à une visite pour une raison quelconque, Alex peut me remplacer. Et vice-versa. »

Suburban homes

La première année en immobilier

« J’ai tellement appris au cours de cette première année. La théorie, c’est bien, mais rien ne bat l’expérience. La plus grande leçon que j’ai apprise est de toujours rester optimiste, quelles que soient les conditions du marché. Chaque marché a ses particularités, mais disons que j’ai probablement appris plus dans le marché fou de Victoria en 2021 que je n’aurais pu le faire en 10 ans dans un marché plus calme. »

Lucas insiste sur l’importance de gérer les attentes des acheteurs. Il faut leur expliquer le processus à chaque étape, et surtout les aider à ne pas se décourager si une de leurs offres n’est pas acceptée.

Il se sert aussi des compétences qu’il a acquises dans le sport, comme ne pas s’attarder sur les points négatifs, qu’il s’agisse d’une défaite crève-cœur sur le terrain ou d’une offre d’achat refusée.

« Dans le sport, on rencontre tant d’adversaires et on vit tant de hauts et de bas… en immobilier, c’est identique. Il faut être capable de se relever rapidement après un échec et de passer au prochain appel. C’est ce que je faisais au rugby. Si j’avais une mauvaise partie, je n’avais pas le temps de me morfondre. Je passais à la suivante », explique-t-il.

Si le travail en immobilier n’est pas de tout repos, Lucas est loin de se plaindre.

« J’adore toutes les facettes de mon travail. J’adore visiter toutes sortes de propriétés et j’adore aider les gens à trouver exactement ce qu’ils cherchent », ajoute-t-il.

Donner au suivant

Pratiquer le sport de compétition, ce n’est pas donné, mais Lucas a pu compter sur des commanditaires pour poursuivre sa passion.

Cependant, beaucoup d’excellents sportifs n’ont pas cette chance.

Pour donner au suivant, en collaboration avec des entraîneurs et gérants d’équipe de sa région, il remet une partie de chacune de ses ventes à un jeune joueur de rugby.

Sarah Doktor est conseillère en communications. Elle est chargée de concevoir divers produits de communication interne et externe, comme du contenu de blogue, des bulletins d’information, des messages sur les réseaux sociaux et des notes d’allocution. Avant de se joindre à l’ACI, Sarah a travaillé comme journaliste dans une petite ville et comme rédactrice de contenu en ligne pour l’un des plus grands médias nationaux au Canada. Dans ses temps libres, Sarah rénove sa maison centenaire, fait de l’exercice à la salle de sport ou regarde en rafale des émissions de télé-réalité « quétaines ».


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