Marché de l’habitation canadien : retour sur 2019 et regard sur les défis à venir en 2020

Alors que 2019 tirait à sa fin, les ventes résidentielles ont affiché des signes de reprise. Mais ne vous y trompez pas! La simulation de crise pour les prêts hypothécaires continue de refroidir le marché de l’habitation canadien — juste un peu moins qu’avant.

Du point de vue de la formation de ménages, il faut souligner que les membres de la génération Y les plus âgés auront bientôt 40 ans (tandis que les plus jeunes ont seulement 25 ans). Compte tenu des tendances démographiques actuelles et des taux records en matière d’immigration internationale, les ventes résidentielles nationales commencent tout juste à se redresser, alors qu’elles devraient sans doute battent des records.

Le taux d’accession à la propriété a baissé. Une pénurie de l’offre sur plusieurs des marchés canadiens les plus actifs s’est traduite par une hausse des prix des propriétés disponibles à la vente, et la simulation de crise pour les prêts hypothécaires a fait sorte qu’il est plus difficile d’obtenir un prêt hypothécaire.

Cela a entraîné un ralentissement des ventes résidentielles dans plusieurs régions du pays. Ce que les données publiées chaque mois par L’Association canadienne de l’immeuble ne montrent pas est l’effet de débordement de la demande de logements sur le marché locatif qui, combiné à l’émergence de la location de courte durée, fait grimper le prix des loyers et nuit ultimement aux locataires canadiens les plus vulnérables. Le contrôle des loyers est-il la solution? Cherchez le terme « rénovictions » dans Google.

À l’échelle nationale, les mesures de l’équilibre du marché de l’habitation se resserrent encore une fois. En fait, si l’on retire les Prairies et Terre-Neuve-et-Labrador de l’équation, le nombre de mois d’inventaire pour l’ensemble de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, du Québec et des Maritimes est à son niveau le plus bas enregistré en 15 ans et est toujours en baisse — et ce, en tenant compte du fait que les marchés de la Colombie-Britannique et de l’Ontario commencent à peine à récupérer.

Les mesures qui se trouvent sous leur moyenne à long terme cadrent généralement avec des conditions de marché favorisant les propriétaires-vendeurs. Selon cette mesure, à la fin d’octobre 2019 (les données les plus récentes disponibles lors de la rédaction de ce billet), quelque 46 marchés locaux des 101 marchés mesurés étaient favorables aux propriétaires-vendeurs. Il s’agit là d’un record.

Il devient de plus en plus évident que le principal enjeu est celui de l’offre. Plus de personnes et plus de ménages signifie plus de logements, et ce, sur le marché locatif et résidentiel. L’étalement continu des grandes maisons individuelles non attenantes n’est pas viable, mais les copropriétés de 700 pieds carrés sont peu attrayantes pour les familles.

Les gens parlent du manque d’habitations de taille moyenne depuis des années. Les constructeurs sont prêts à en construire, mais ils ont les mains liées par le zonage et la bureaucratie. Tous les paliers de gouvernement doivent trouver un moyen de travailler ensemble pour que la construction de ce type d’habitation et d’autres types de logements puisse commencer. Autrement, les prix des propriétés dans les zones de faible densité (ou, plus précisément, le prix des terrains sur lesquels ces propriétés se trouvent) continueront probablement d’augmenter.

La clé est de pouvoir traduire les belles promesses budgétaires par de vraies pelletées de terre. Les courtiers et agents immobiliers doivent saisir cette occasion et jouer un rôle important dans ce processus, en communiquant ce que les acheteurs veulent vraiment et les défis auxquels ces derniers font face et en coordonnant les efforts de défenses des intérêts des chambres et associations aux paliers fédéral, provincial et municipal.

Directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché, Shaun Cathcart fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants de l’immobilier. Il passe la majeure partie de son temps à analyser les tendances du marché canadien de l’habitation et à écrire sur le sujet. Dans ses temps libres, on peut le voir à bicyclette, au terrain de volleyball ou heureux de passer du temps avec sa famille.


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