Les données d’août démontrent une stabilisation soutenue du marché de l’habitation

Le jeudi 15 septembre, L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) a publié ses statistiques nationales sur l’habitation pour le mois d’août. Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, fait le point sur l’état actuel des marchés de l’habitation au Canada et explique ce que les données signifient pour les membres.


J’ai l’impression de me répéter, mais à bien des égards, les données du marché de l’habitation au Canada pour le mois d’août ressemblent beaucoup à celles d’avril, de mai, de juin et de juillet – elles démontrent un ralentissement, mais un ralentissement moins abrupt.

Après plus d’une décennie d’avertissements selon lesquels « des taux d’intérêt plus élevés sont imminents », il a été étonnant de voir les taux passer si rapidement de leur niveau le plus bas à un niveau supérieur à ce qui serait considéré comme un taux « normal ».

Bien entendu, l’activité immobilière et les prix ont diminué après que la Banque du Canada a relevé ses taux de 300 points de base en l’espace de six mois seulement. Maintenant que les taux sont sur le point d’atteindre un sommet (ce qui n’est pas encore certain), il semble que les ralentissements du marché de l’habitation soient également en train de s’estomper. Le fait que le taux de chômage n’ait jamais été aussi bas explique pourquoi le marché n’est pas inondé d’inscriptions.

En août, les ventes nationales sont restées constantes d’un mois à l’autre pour la première fois depuis février, et on constate une stabilisation de l’offre et de la demande sur de nombreux marchés.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a enregistré une légère baisse de 1,6 % d’un mois à l’autre en août 2022; quoique non négligeable d’un point de vue historique, cette baisse était moins marquée que celles de juin et de juillet.

Ainsi, les ventes et les conditions du marché se stabilisent, et les baisses de prix diminuent.

Un grand nombre d’acheteurs potentiels qui hésitent encore à entrer sur le marché voudront peut-être attendre une stabilisation plus certaine des prix, ainsi qu’un message clair de la Banque du Canada indiquant qu’elle en a fini avec les hausses de taux pour un certain temps. Nous n’en sommes pas encore là, mais c’est peut-être pour bientôt.

Cela dit, alors que nous terminons la première saison de vacances d’été plutôt « normale » depuis trois ans (c’est-à-dire moins de restrictions sanitaires), je commence à apercevoir des pancartes Vendu autour de mon quartier. Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui s’est passé à la même période l’an dernier, à savoir un ralentissement marqué pendant l’été, suivi d’un retour inattendu des acheteurs à l’automne.

Évidemment, cette année est différente : l’offre est encore faible, mais elle a augmenté par rapport à l’année dernière, ce qui est bon pour les acheteurs. Cependant, les acheteurs doivent maintenant faire face à une simulation de crise beaucoup plus difficile pour entrer sur le marché.

Néanmoins, après un ajustement brutal des marchés de l’habitation cette année en réponse à la première véritable crise d’inflation de notre ère de ciblage de l’inflation longue de trois décennies, on peut se demander si la prochaine surprise ne sera pas une reprise, comme cela a si souvent été le cas pour les marchés de l’habitation canadiens ces dernières années.

La demande n’a pas disparu, mais la question est de savoir quand va-t-elle se manifester? La principale donnée à surveiller est l’inflation, ici et au sud de la frontière.

En savoir plus : creastats.ca.

Directeur et économiste principal, Données sur l’habitation et analyse du marché, Shaun Cathcart fournit des renseignements sur le marché de l’habitation aux chambres, associations, membres et intervenants de l’immobilier. Il passe la majeure partie de son temps à analyser les tendances du marché canadien de l’habitation et à écrire sur le sujet. Dans ses temps libres, on peut le voir à bicyclette, au terrain de volleyball ou heureux de passer du temps avec sa famille.


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